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Kraamzorg aux Pays-Bas : Une inspiration pour le soutien des femmes en postpartum

Introduction :

Le terme « Kraamzorg » se traduit littéralement par « soins au lit ». C’est un système de soins post-partum aux Pays-Bas qui vise à soutenir les nouvelles mères et leurs familles pendant la période cruciale qui suit l’accouchement.

Les statistiques montrent que le système de Kraamzorg aux Pays-Bas apporte de nombreux avantages tant du point de vue de la santé maternelle que du bien-être des nouveau-nés ; pourtant, ce métier est inconnu en France.

Quel est-il exactement et serait-il intéressant de le développer en France ?

1.    Qu’est-ce que le Kraamzorg :

Historique :

Le Kraamzorg trouve ses racines dans la culture néerlandaise, où la solidarité communautaire et l’importance accordée à la famille ont historiquement joué un rôle crucial.

La société néerlandaise a traditionnellement adopté une approche holistique de la santé, reconnaissant l’importance du bien-être physique et émotionnel pendant la période post-partum. Le Kraamzorg s’inscrit dans cette vision plus large du soin de la mère et de l’enfant.

Les sages-femmes ont joué un rôle essentiel dans l’histoire des soins maternels aux Pays-Bas. Avant la formalisation du Kraamzorg en tant que service organisé, les sages-femmes étaient souvent responsables de fournir des soins post-partum à domicile.

Au fil des siècles, les pratiques entourant le post-partum aux Pays-Bas ont évolué pour devenir plus formelles et organisées. Le Kraamzorg tel que nous le connaissons aujourd’hui a pris forme avec une structuration progressive pour répondre aux besoins croissants de la société moderne.

Au cours du XXe siècle, le système de santé néerlandais a intégré le Kraamzorg en tant que service organisé. Cela a impliqué la formation spécifique de professionnels du Kraamzorg et la mise en place de réglementations pour assurer la qualité des soins.

Rôle et Responsabilités :

Les professionnelles Kraamzorg fournissent des soins intensifs à la mère, incluant des conseils sur l’allaitement, la récupération post-partum, et l’observation de tout signe de complications.

Elles assurent également des soins étroits au nouveau-né, incluant le bain, le changement de couches, et le suivi du développement.

Elles surveillent ainsi la santé de la mère et du bébé, identifiant rapidement tout problème potentiel et fournissant des recommandations pour un suivi médical approprié.

Les parents reçoivent également des conseils pratiques sur les soins du nourrisson, la nutrition, et la gestion du sommeil du bébé.

En général, les services du Kraamzorg sont fournis à domicile et durent environ 8 à 10 jours après l’accouchement. Pendant cette période, le professionnel du Kraamzorg travaille plusieurs heures par jour.

 

2. Avantages du Kraamzorg :

Les données démontrent que le Kraamzorg contribue à réduire les complications post-partum. Le suivi étroit des professionnel(le)s pendant la période post-accouchement permet de détecter rapidement tout problème de santé, contribuant ainsi à une récupération plus rapide et à la prévention de complications.

Le Kraamzorg favorise également l’allaitement maternel. Les professionnel(le)s du Kraamzorg fournissent un soutien essentiel aux mères en matière d’allaitement, améliorant ainsi les taux d’allaitement maternel exclusif pendant les premières semaines de vie du bébé.

Les chiffres indiquent que les femmes bénéficiant de services de Kraamzorg ont tendance à avoir une meilleure santé post-partum. Le suivi régulier, les conseils personnalisés et le soutien émotionnel contribuent à une récupération plus efficace après l’accouchement.

Elles ont aussi un impact positif sur la santé des nouveau-nés. Les soins attentifs prodigués par les professionnel(le)s du Kraamzorg contribuent à la prévention des problèmes de santé chez les bébés et favorisent un meilleur départ dans la vie.

Enfin le Kraamzorg offre un soutien psychosocial crucial. Le fait d’avoir un professionnel dédié à la maison pendant la période post-partum peut réduire le stress, l’anxiété et la dépression postnatale, améliorant ainsi le bien-être mental des nouvelles mères.

En résumé, le Kraamzorg contribue à réduire les taux de complications post-partum, favorise l’allaitement maternel, et améliore la santé globale des nouvelles mères et de leurs bébés.

 

3. Impact Positif sur la Famille :

Le Kraamzorg intègre l’ensemble de la famille dans le processus de soins. Les frères et sœurs plus âgés peuvent également bénéficier d’une attention particulière pour faciliter l’ajustement familial.

De plus, des enquêtes montrent que les parents bénéficiant de Kraamzorg sont souvent plus confiants dans leurs compétences parentales. Ces services fournissent des conseils pratiques et une éducation parentale qui contribuent à renforcer la confiance des nouveaux parents.

 

4. Pourquoi le Développer en France :

Comparaison avec la France :

Aux Pays-Bas :
Le Kraamzorg est un service standardisé accessible à toutes les femmes après l’accouchement. Les familles bénéficient d’une assistance à domicile pendant les premières semaines suivant la naissance.

Il offre un soutien intensif à domicile, avec des professionnel(le)s fournissant des soins médicaux, des conseils sur l’allaitement, des tâches ménagères légères et un soutien émotionnel.

Les services de Kraamzorg durent généralement entre 8 et 10 jours après l’accouchement, avec des visites quotidiennes à domicile.

Le Kraamzorg intègre l’ensemble de la famille, fournissant un soutien aux partenaires et aux autres membres de la famille pour faciliter l’ajustement familial.

Les professionnel(le)s du Kraamzorg reçoivent une formation spécifique pour fournir des soins post-partum. Ils sont généralement des sages-femmes ou des infirmières spécialisées.

Le coût du Kraamzorg est souvent inclus dans le système de santé néerlandais, ce qui signifie que les familles n’ont généralement pas à payer directement pour ces services.

En France :
Le suivi post-partum peut varier. Les femmes ont généralement des consultations médicales, mais l’accès à un soutien à domicile similaire au Kraamzorg n’est pas systématique.

Le soutien post-partum à domicile est souvent limité et dépend de la disponibilité des sages-femmes ou des infirmières. Les services peuvent varier en fonction des régions.

La durée et la fréquence des soins post-partum en France peuvent varier en fonction de la santé de la mère et du nouveau-né. Les consultations sont souvent plus espacées, 2 visites la première semaine puis 1 seule visite par semaine dans les 2 à 3 semaines suivantes.

De plus, bien que les familles soient encouragées à participer, le suivi post-partum enFrance peut être plus axé sur la mère et le nouveau-né.

Les sages-femmes en France sont souvent responsables du suivi post-partum, mais la formation spécifique peut varier. Et, bien que les professionnels français puissent offrir des conseils médicaux, l’approche holistique peut être moins systématique.

Les soins post-partum en France sont généralement pris en charge par la sécurité sociale, mais il peut y avoir des coûts indirects ou des services complémentaires payants.

En résumé, le Kraamzorg aux Pays-Bas se distingue par son approche complète, son accès à des soins à domicile intensifs et sa standardisation pour toutes les nouvelles mères. En France, le système post-partum varie davantage en fonction des régions et des ressources disponibles, avec un suivi médical souvent assuré par des sages-femmes. La comparaison souligne l’importance de considérer les différentes approches pour améliorer les soins post-partum en France.

 

5. Défis Potentiels :

Pour pouvoir intégrer ce concept au système français, il faudrait une véritable refonte du système de soin en postpartum, notamment en dégageant du temps aux sage-femmes libérales.

Ou alors, proposer une formation spécifique à certaines professions médicales, tels que les auxiliaires de puériculture ou les aides-soignants par exemple, pour que ces professionnels puissent intervenir auprès des jeunes parents.

Une autre piste serait de faire appel aux doulas/accompagnantes périnatales en complément des visites des sage-femmes. En effet, les doulas n’ont pas de compétences médicales et ne pourraient donc pas agir seules.

Mais elles seraient d’un grand soutien psycho-émotionnel pour les jeunes parents, elles aideraient à la mise en place de l’allaitement maternel, pourraient fournir des conseils pour les soins aux bébés comme le change et le bain ainsi qu’au niveau du sommeil. Elles apporteraient cette dimension holistique de bien-être qui manque cruellement au système français aujourd’hui en proposant des soins spécifiques aux jeunes parents tels que des massages, resserrages de bassin, espace de discussion sans jugement, bain enveloppé, du portage, des massages bébé

Cela demanderait bien sûr la mise en place d’une règlementation adaptée et éventuellement d’une prise en charge par l’état ou les mutuelles privées.

Conclusion :

Le système Kraamzorg aux Pays-Bas est clairement un exemple à prendre car il apporte un grand nombre d’avantages pour la santé physique et mentale des mères, des bébés et de toute la famille.

Développer ce métier en France est primordial mais demande une grande remise en question du système français. A moins de faire confiance aux doulas et à leurs compétences pour prendre soin des familles ? L’avenir nous le dira.

A bientôt,

Mélanie

 

Sources :

Institut national de la santé Néerlandais

Parentally

Amesterdam Mamas

The Guardian