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Mon accouchement à la maison

Aujourd’hui, je vous livre un peu de moi et de mon histoire de mère et de doula.

En effet, ma réorientation professionnelle a clairement été guidée, initiée même, par ma première expérience de l’enfantement et de la maternité.

Et sur mon chemin de doula, en m’informant en profondeur sur la grossesse, l’accouchement et le postpartum, il m’est apparu comme une évidence que mon prochain enfantement ne se ferait pas à l’hôpital.

Je vais donc vous expliquer pourquoi j’ai choisi d’accoucher à la maison pour ma seconde grossesse et comment cela s’est déroulé.

Pourquoi accoucher à domicile

Tout d’abord, rappelons que même s’il n’est pas répandu en France, l’Accouchement Accompagné à Domicile est parfaitement légal et ne présente pas plus de risque qu’en maternité. Les sage-femmes pratiquant les AAD sont formées, connaissent les risques et respectent des critères stricts qui déterminent si une femme enceinte peut accoucher à domicile ou non.

Mon choix de donner naissance à la maison s’est fait, comme je le disais, suite à mon 1er accouchement, qui s’est déroulé dans une maternité de niveau 1.

On peut dire que cette naissance s’est bien passée, puisque ma fille et moi-même étions en parfaite santé et il n’y a eu aucune complication.

Cependant, mon souvenir de cet accouchement n’est pas très bon. J’ai eu le sentiment de me livrer totalement aux soins du personnel médical, qui, soyons honnêtes, n’était pas très présent, et je n’avais aucun moyen de supporter la douleur des contractions, si ce n’est attendre d’être enfin dilatée à 3 cm et de pouvoir demander la péridurale.

La péridurale, qui était censée me soulager, a eu beaucoup d’effets secondaires : tremblements, nausées, inconfort car bloquée dans la même position pendant des heures. Elle m’a également rendue « aveugle » à ce qui se passait dans mon corps et j’ai eu beaucoup de difficultés à faire sortir mon bébé car, et bien, je ne sentais plus rien.

Et je trouve que c’est bien là tout le paradoxe de la péridurale. Oui, elle soulage grandement la douleur liée aux contractions. Mais elle rend insensible aux sensations intracorporelles, diminue l’efficacité des contractions et vous met dans l’incapacité d’expulser naturellement votre bébé, vous obligeant à pousser comme vous le pouvez, souvent mal, et augmentant ainsi grandement les risques d’épisiotomie, de forceps ou de ventouse.

Bref, vous l’aurez compris, je n’ai pas vraiment apprécié cette expérience à la maternité. Lors de ma 2nde grossesse, j’ai donc assez rapidement cherché si je pouvais donner naissance dans un autre endroit.

Quel lieu pour accoucher ?

Grâce à mes nombreuses recherches dans le cadre de ma formation de doula, je savais qu’il était possible d’accoucher en maison de naissance, en plateau technique ou à domicile.

Toutefois, ces solutions n’existent pas partout, preuve en est, la maison de naissance la proche se trouve à plus de 60 km de mon domicile et le plateau technique à 55 min de route.

Il me restait donc l’option de l’accouchement assisté à domicile mais, là encore, il fallait trouver une sage-femme qui le pratique dans mon secteur ! Et j’ai eu cette chance. Incroyable.

J’ai contacté la sage-femme, Claire Rayappa, qui exerce dans l’Ain, et quand elle m’a confirmé qu’elle pouvait me suivre dans mon projet, j’étais survoltée !

Bien entendu, j’ai passé tous les examens médicaux nécessaires, qui ont confirmé que j’étais en bonne santé, que ma grossesse était normale et saine et que tous les voyants étaient au vert pour pouvoir enfanter à la maison.

Et il a fallu convaincre mon conjoint ! Qui au début était plutôt réticent. Mais après lui avoir expliquer que le suivi dans le cadre d’un AAD est soutenu, les cours de préparation à la naissance très complets et la sage-femme formée et bien outillée, il m’a donné son accord.

Il est très important, lors d’une naissance, que le couple soit en phase sur les choix et les options possibles. Et franchement, sans le soutien de mon compagnon, je ne l’aurai pas fait.

Mais figurez-vous qu’aujourd’hui il est un fervent défenseur de l’AAD et en parle à tout le monde autour de lui ! C’était une expérience incroyable, qui a changé notre point de vue sur la naissance à tous les deux.

Mon accouchement à la maison

Nous voici enfin arrivés à la partie de l’histoire qui vous intéresse le plus, j’en suis sûre. Comment cela s’est passé ? Super bien !

En plus des cours de préparation à la naissance proposés par ma sage-femme, j’ai décidé d’appliquer la méthode apprise lors de ma formation de praticienne en Hypnonaissance.

L’Hypnonaissance est une méthode de gestion de la douleur, appliquée à la naissance, via des techniques d’hypnose, de visualisation, relaxation et respiration.

Et je peux vous dire que l’Hypnonaissance m’a grandement aidée lors de cet accouchement.

Le jour du terme, nous avons fait un monitoring avec notre sage-femme et tout allait parfaitement bien. Deux jours plus tard, les contractions ont commencé vers 21h. Nous avions loué une piscine d’accouchement et nous avons commencé à la remplir tranquillement. La sage-femme nous avait demandé de la tenir informée et de l’appeler lorsque les contractions seraient rapprochées toutes les 2-3 minutes et dureraient au moins 1 minute 30.

Rapidement, j’ai ressenti le besoin de rentrer dans ma bulle. Je voulais être dans le calme et l’obscurité. J’ai demandé à mon conjoint de me laisser un peu seule et j’ai fait du ballon avec, dans mes écouteurs, une relaxation tirée de la méthode Hypnonaissance.

Puis, les contractions se sont intensifiées. Je suis allée dans la piscine mais l’eau chaude n’a pas suffit à me détendre. J’ai donc cherché un autre moyen de soulager l’intensité des contractions et finalement c’est en marchant, au son de ma relaxation que je me sentais le mieux.

Il est vrai que le mouvement et la gravité sont primordiaux lors d’une naissance. Bouger le bassin et se tenir debout permettent à bébé de descendre plus facilement et d’appuyer plus efficacement sur le col de l’utérus.

J’ai donc marché, tout en respirant profondément, sans relâche jusqu’à 1h du matin. A ce moment-là, je commençais à être fatiguée et les contractions étaient très rapprochées. Nous avons appelé la sage-femme qui s’est mise en route et est arrivée à 2h du matin. A son arrivée, j’étais dilatée à 4 cm. L’annonce a été rude, je pensais être plus avancée dans mon travail.

Mon conjoint et la sage-femme prennent un peu de repos et je retourne dans la piscine pour me reposer un peu. Malheureusement, cette position statique ne me convient pas du tout et je suis rapidement obligée de reprendre ma marche. Au bout d’1h30, je ne tiens plus et réveil mon conjoint.

Il est alors 4h du matin, les contractions semblent être continues, je n’ai plus de répit, je rêve de dormir et que tout s’arrête. Je ne m’en rends pas compte sur l’instant mais je suis en fait à cet instant dans ma phase de désespérance.

Mon conjoint me réconforte et m’assure que je m’en sors très bien et que d’ici quelques heures, nous tiendrons notre petite fille dans nos bras. Il me masse et me soutient sur le ballon. Après environ 30 min, je lui demande de réveiller la sage-femme. J’ai besoin d’être rassurée et de savoir que mon travail a avancé. Je suis récompensée de ma persévérance car je suis à 8 cm !

Cette nouvelle me ravie et je suis totalement reboostée. Le travail est presque terminé et mon bébé sera bientôt là.

Et, en effet, à peine 30 min plus tard, les contractions se transforment et je sens mon bébé descendre dans mon bassin. J’en informe mon conjoint et la sage-femme et laisse ensuite mon corps prendre le relais. Je n’ai qu’un vague souvenir de m’être positionnée à 4 pattes sur mon canapé tant j’étais concentrée et absorbée dans mes sensations.

Après quelques contractions, la tête de ma fille sort et, à la contraction suivante, c’est tout son corps qui jaillit hors de moi. Mon conjoint, placé derrière moi, attrape notre fille et je m’allonge enfin.

Ça y est. Je l’ai fait. Notre magnifique petite fille est née, il est 5h14.

L’expulsion du placenta se déroule sans encombre et je donne à ma fille une première tétée avant de prendre une douche salvatrice et de pouvoir aller m’allonger dans mon lit.

Cette naissance a été magique.

Même si la nuit a été longue, je ne suis jamais sentie en détresse. J’avais des outils, qui m’ont été très utiles et je me sentais parfaitement en sécurité. Chez moi, dans mon environnement, ma maison, avec mon conjoint et ma sage-femme, celle qui m’avait suivie depuis le début. Elle m’a d’ailleurs félicité car elle avait rarement vu accouchement aussi silencieux (merci l’Hypnonaissance !).

Voilà la réalité d’une naissance à domicile.

J’espère que ce (long) récit vous a éclairé sur ce lieu de naissance et les enjeux associés. Pour plus d’informations, je vous invite à visiter le site de l’APAAD – Association Professionnelle de l’Accouchement Accompagné à Domicile.

Et si vous souhaitez échanger autour de la naissance à domicile ou connaître mes prestations, je suis à votre entière disposition par téléphone, par email ou en cliquant ici.

A bientôt,

Mélanie